étude Patrimoine Mémorial,
service connaissance du patrimoine,
Direction de la culture et de l'audiovisuel région Midi-Pyrénées
Patrick Roques, 2013
Le premier témoignage des habitants de Rabat-les-Trois-Seigneurs envers leurs morts de la Grande Guerre a probablement été réalisé à l’intérieur de l’église Notre-Dame de l'Assomption. Dû à l’initiative de l’abbé Pech, le monument aux morts était, à l’origine, composé d’un panneau de bois, de deux plaques en marbre blanc, d’une troisième en bois comportant la dédicace, d’un meuble en bois situé devant ce panneau et comportant peut-être le groupe sculpté « Mater Dolorosa » donnée par la famille Blazy et, à proximité de la statue de Jeanne d’Arc. Deux vases d’autel réalisés dans deux obus de la Grande Guerre sont alors ajoutés au début des années 1920.
Par ailleurs, le 13 août 1920, Joseph Ricard alors maire de Rabat (la commune reçoit le nom de Rabat-les-Trois-Seigneurs par décret du 15 août 1931), adresse au préfet "la composition du comité pour l'érection d'un monument à la mémoire des enfants de Rabat morts pour la France". La souscription de 6 500 francs recueillie par le comité dont le président est monsieur Izaure, ancien chef de bataillon en retraite, et le budget de la commune de 5 000 francs couvrent le devis proposé par l'entrepreneur Jean-Marie Cabé et le sculpteur Grégoire Calvet. Ce dernier présente alors une maquette en plâtre, recensée actuellement dans l'église Notre-Dame de l'Assomption. Le motif en plâtre qui sera en bronze sur le monument symbolise «une femme de la campagne venant de cueillir des fleurs dans les champs et les jetant aux morts et aux vivants ». Le 15 juin 1923, le préfet adresse à la mairie les observations portées par les membres de la commission d'esthétique réunis à Foix et demande des changements. "Le monument tel qu'il est représenté manque d'esthétique ; il n'aurait sa raison d'être qu'adossé à un mur et la partie arrière du socle doit être supprimée. La couronne est trop près de la tête de la femme et il ya a lieu de la remonter en élevant la dalle qui la supporte. La partie supérieure marquée de hachures doit être modifiée comme l'indique la ligne au crayon". Le 26 novembre 1923, le projet est modifié et le 28 décembre suivant l'arrêté autorisant la construction est signé. Le bronze exécuté par Grégoire Calvet, les autres travaux sont réalisés par Jean-Marie Cabé, ingénieur des arts et manufactures, entrepreneur à Tarascon. Le 21 mars 1923, Marcel Ricard, nouveau président du comité d'érection sollicite une subvention auprès de l’État et, le même jour, Jean Eychenié, cultivateur, prête à la commune 2 000 francs pour l'érection du monument au taux annuel de 5,50 francs pour cent. Le 16 août 1924, le monument aux morts de Rabat-les- Trois-Seigneurs est inauguré.
À la fin des années 1950, la plaque dédiée à ceux morts au cours de la Seconde Guerre mondiale et en Indochine a probablement été ajoutée au monument aux morts communal et à celui situé dans l’église. Cette dernière plaque a alors remplacé la plaque en bois comportant la dédicace.
Enfin, en 2007, le monument aux morts est rénové, la grille et le portillon sont changés, les marches sont recouvertes de plaques de granite et l'enduit est sorti des murets dont les pierres sont rejointoyées.
Cette même année, le 1er avril, le monument commémoratif de la guerre d’Algérie est inauguré, réalisé par l’entreprise Cuminetti.
Les listes suivantes sont établies à partir du relevé des noms et prénoms portés sur les plaques fixées sur le monument aux morts de Rabat-les-Trois-Seigneurs.
Les informations complémentaires (dates et lieux de décès, de naissance, grade et régiment) proviennent du site « memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr » et du centre des archives contemporaines (Archives Nationales) à Fontainebleau (77). Les archives contemporaines (CAC) détiennent les listes par départements et communes des soldats « Morts pour la France » au cours de la Grande Guerre. La loi du 25 octobre 1919 prescrit, en effet, qu’un Livre d’Or sera déposé au Panthéon et que chaque commune en recevra un extrait. Il renfermera les noms des combattants des armées de terre et de mer et ceux des « non-combattants ayant succombé à la suite d’actes de violences commis par l’ennemi, soit dans l’exercice de fonctions publiques, soit dans l’accomplissement de leur devoir de citoyen » morts entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919 date officielle de la cessation des hostilités.
Ce Livre d’Or n’a jamais été versé au Panthéon et les listes se trouvent aux archives à Fontainebleau. Le conseil régional Midi-Pyrénées en détient une copie. Pour l’armée de terre, le service de l’État civil et des Sépultures Militaires du ministère des Pensions dresse ces listes – documents historiques – vers la fin des années 1920.
Le 6 septembre 1929, le maire de Rabat-les-Trois-Seigneurs demande au ministre des Pensions d’ajouter au Livre d’Or de la commune les noms des trois soldats suivants : Noel Eychenié, Marcel Flouraud et Thomas Jean Vidal. La situation de ce dernier (né à Lupia le 24 décembre 1876 et résidant en 1914 à Bouan), et celles d’Albert Amilhat, Adolphe Audoye, Henri Izaure et Jean Nigoul ne répondent pas aux exigences des lois du 25 octobre 1919 et du 28 février 1922.
Le Livre d’Or établi en 1930 par les services de l’État comporte 22 noms. Rabat-les-Trois-Seigneurs, au recensement de 1911, comptait 866 habitants. Les 24 noms portés sur le monument aux morts correspondent à 2,8 % de la population de ce village.
né le 25 juillet 1893 à Rabat, tué à l'ennemi le 04 septembre 1916 à Chaulnes, Somme,
23 ans, 1 mois et 10 jours
matricule 859, classe 1913, Adjudant
139ème Régiment d'Infanterie, 1er Régiment de Zouaves,
né le 27 aout 1887, tué à l'ennemi le 13 octobre 1914 à Bois des Chevaliers, Marne,
27 ans, 1 mois et 17 jours
matricule 332, classe 1907, Sergent
259ème Régiment d'Infanterie,
né le 25 aout 1886 à Rabat, tué à l'ennemi le 30 avril 1915 à Pilkem, Belgique
28 ans, 8 mois et 5 jours
matricule 323, classe 1904, Sergent
160ème Régiment d'Infanterie, 1er Bataillon de Chasseurs à pied, 2ème bataillon de Chasseurs à pied,
né le 25 novembre 1890 à Rabat, tué à l'ennemi le 10 aout 1917 à Ostel, Aisne
26 ans, 8 mois et 15 jours
matricule 511, classe 1910, Lieutenant
27 bataillon de Chasseurs,
Légion d'Honneur, Croix de Guerre
né le 08 mars 1890 à Rabat, tué à l'ennemi le 15 décembre 1914 à Wytschaete, Belgique
24 ans, 9 mois et 7 jours
matricule 461, classe 1910, Soldat de 2eme Classe,
143ème Régiment d'Infanterie,
né le 15 avril 1880 à Rabat, mort le 17 mars 1916 à Rabat, maladie contractée au service
35 ans, 11 mois et 2 jours
matricule 649, classe 1900, Soldat,
259ème Régiment d'Infanterie,
né le 11 mars 1883 à Rabat, tué à l'ennemi le 07 mars 1916 à Bois de Curmières, Meuse
32 ans, 7 mois et 27 jours
matricule 679, classe 1903, Soldat
259ème Régiment d'Infanterie,
né le 11 décembre 1886 à Rabat, tué l'ennemi le 06 septembre 1914 à Osches et Ippécourt, Meuse
27 ans, 8 mois et 26 jours
matricule 353, classe 1906, Soldat
259ème Régiment d'Infanterie,
né le 07 aout 1880 à Rabat, tué à l'ennemi le 20 juillet 1916 à Estrées-Deniécourt, Somme
36 ans, 2 mois et 6 jours
matricule 621, classe 1900, Adjudant
14ème Régiment d'Infanterie, 417ème Régiment d'infanterie,
né le 25 décembre 1893 à Rabat, mort à l'hopital militaire de Bourges le 22 janvier 1919,
25 ans, 0 mois et 28 jours
matricule 906, classe 1913, Soldat de 2ème Classe
7ème Régiment d'Infanterie, 81ème Régiment d'Infanterie, 153ème Régiment d'Infanterie, 160ème Régiment d'Infanterie, 1er Groupe d'Aviation, 56ème Régiment d'Infanterie,
né le 28 mars 1886 à Rabat, tué à l'ennemi le 06 septembre 1914 à Osches-Ippécourt, Meuse
28 ans, 3 mois et 9 jours
matricule 303, classe 1906, Soldat
259ème Régiment d'Infanterie,
né le 08 avril 1896 à Rabat, tué à l'ennemi le 15 décembre 1916 à Louvemont-Cote du Poivre, Meuse
20 ans, 8 mois et 7 jours
matricule 2558, classe 1916, Soldat de 2ème Classe
55ème Régiment d'Infanterie,
né le 21 janvier 1890 à Rabat, tué à l'ennemi le 16 juin 1915 Côte 119 sud est de Souchey, Pas de Calais
25 ans, 4 mois et 26 jours
matricule 1021, classe 1910, Sapeur,
7ème Régiment du Génie,
né le 20 décembre 1882 à Rabat, tué à l'ennemi le 04 janvier 1915 à Perthès-lès-Hurlus, Marne
32 ans, 0 mois et 15 jours
matricule 448, classe 1902, Soldat,
59ème Régiment d'Infanterie,
né le 27 décembre 1867 à Rabat, tué à l'ennemi le 22 avril 1915 à Boësinghe, Belgique
47 ans, 3 mois et 26 jours
matricule 1249, classe 1887, Capitaine,
74 Régiment d'Infanterie Territoriale,
né le 16 mars 1884 à Bordeaux, mort à Consenvoye - bois de Consenvoye, Meuse
30 ans, 5 mois et 19 jours
lieu de transcription: Rabat les-Trois-Seigneurs
matricule 351, classe 1904, soldat de 2ème classe,
259ème Régiment d'infanterie,
né le 24 février 1897 à Rabat, mort à l'hopital mixte de Foix,
20 ans, 1 mois et 15 jours
matricule 169, classe 1917, 2ème canonnier conducteur,
57ème Régiment d'artillerie,
né le 23 juin 1894 à Rabat tué à l'ennemi le 27 juin 1915 à Seddul Bahr, Turquie,
21 ans, 0 mois et 4 jours
matricule 639, classe 1914, soldat de 2ème Classe,
1er Régiment de Zouaves, 4ème Régiment de Zouaves, 1er Régiment de Marche d'Afrique,
né le 15 aout 1878 à Rabat, tué à l'ennemi le 26 septembre 1915 à Massiges, Marne
37 ans, 1 mois et 11 jours
134ème Régiment d'Infanterie Territoriale,
né le 09 mai 1882 à Rabat, tué à l'ennemi le 28 octobre 1918 sur la côte 138, route de Pargny-les-bois, Aisne
36 ans, 5 mois et 19 jours
matricule 423, classe 1902, soldat de 2ème Classe,
288ème Régiement d'Infanterie,
né le 03 aout 1881 à Gourbit, tué l'ennemi le 18 mars 1917 à Avocourt côte 304, Meuse
35 ans, 7 mois et 15 jours
matricule 468, classe 1901, Sous-Lieutenant,
366 Régiment d'Infanterie,
né le 24 décembre à Llupia, Pyrénées Orientales, mort le 03 octobre 1918 à Semide-combat d'Orfeuil, Ardennes
41 ans, 9 mois et 10 jours
matricule 764, classe 1896 lieutenant,
158ème Régiment d'Infanterie
né le 07 avril 1923 à Paris 15e, tué à l'ennemi le 20 décembre 1946 à Hanoï (ex-tonkin)
23 ans, 8 mois et 12 jours
Lieutenant,
71e Compagnie de Quartier Général,
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né le 18 septembre 1908 à Rabat, fusillé le 20 aout 1944 à Pézens, Aude
35 ans, 11 mois et 2 jours
Gendarme, résistant FFI
plus d'informations https://maitron.fr/spip.php?article175091>