Trois origines du nom:

- La première, qui pourrait couler de source, serait marquée par l'invasion sarrasine des années 700-800 ap-jc, origine que pourrait confirmer le nom de Gourbit issu de "el gourbi" en arabe ( cabane de chaume?... Une autre origine pré-latine est présentée sur le site de F. Quercy ), et la présence des sarrasins à Génat au château de Roquemaure dans la vallée voisine. D'autant que la capitale du Maroc est Rabat mais elle ne serait fondée qu'à partir de 1150 (...?)

« La dynastie des Almohades fit édifier, en 1150, à la place de l'ancien fort sanhadja des Almoravides, un ribat (ou forteresse), lieu de rassemblement des combattants de la foi, point d'étape dans l'épopée almohade pour la conquête de l'Andalousie et le contrôle du reste du Maghreb.

à ce camp retranché fut d'abord appliqué le nom de Ribat de Salé, puis celui de Ribat El-Fath, après la victoire des armées almohades en Espagne. Cette construction, qui correspond en gros à la partie ouest de l'actuelle kasbah des Oudaïas, fut appelée à la fois Ribat al Fath (" le Camp de la Victoire "), pour commémorer les victoires almohades, et al-Mahdiyya, en souvenir d'al-Mahdi Muhammad ibn Tumart, fondateur du mouvement almohade. »

Les Villes Impériales du Maroc

Un texte de l'an 779 mentionne que la forteresse de Miramont surveillait le pays alors envahi par les Sarrasins, et que ceux-ci n'avaient pas réussi à la faire capituler. Les Arabes auraient-ils pu donner ce nom de " forteresse / Ribat " au village assiégé?


- A moins que la source n'éclaircisse la deuxième, dont l'explication, tout aussi plausible, proviendrait de la topographie du village;

En effet, il existe un quartier dans Rabat appelé "le Rivals" entre Rabat et le hameau de Contrac et un lieu-dit "Rivals d'Ouxenets" à l'entrée du village vers le "Barry". Dans ce quartier, le Rivals, passe le ruisseau Riel qui a formé un ravin. En latin, un ruisseau c'est un rivus, un petit ruisseau rivulus et rivalis dans le sens riverain de ruisseau. De même, une ravine est une espèce de torrent pluvial qui se précipite d'un lieu élevé, c'est aussi un lieu creusé par un torrent. Et il suffit de savoir qu'en patois, le "v" se transforme souvent en "b", nous voilà avec tous les éléments en main et Ravat est devenu Rabat.....

 


- Et c'est plus certainement une marque du caractère des premiers seigneurs:

Celui-ci sans doute fort impétueux, fougueux, plein de débordements et d'audaces des premiers seigneurs, reprenant la topographie du village peut tout aussi bien avoir influencé leur nom. Car en ancien français rave, correspond à débordement, inondation, raviere, impétuosité; vu sur http://henrysuter.ch.

Et dans le même esprit, dans le Dictionnaire provençal-français: ou, Dictionnaire de la langue d'oc, ancienne et moderne, suivi d'un Vocabulaire français-provençal de Simon Jude Honnorat édité en 1817 aux éditions Repos, Rabat veut dire enragé dans le sens colère furieuse, fougue ou qui est dans la rage, synonyme Enrabiat.

Être enragé, c'est vivre la rage, souffrir de la rage, qu'il s'agisse de la maladie ou du courroux...

En catalan, estar enrabiat: être en colère, très faché!

Enrabia = enrager, rendre furieux.

Raviar = enrager, devenir enrager, faire rage sur le Lexique Roman ou dictionnaire de la langue des troubadours par M.Raynouard, tome V, édité en 1843.

Rabia = rage, fureur

Rabat = enragé.

vu dans le dictionnaire provençal-français: ou, dictionnaire de la langue d'oc, ancienne et moderne,
suivi d'un vocabulaire français-provençal, de Simon Jude Honnorat
édité en 1817 aux éditions Repos



vu dans le dictionnaire de la Provence et du comté vénaissin par une société des gens de lettres, édité en 1785
=> on dit d'un homme fougueux qu'il est enragé!


vu dans le dictionnaire latin francais de F.Gassiot édité par Hachette, édité en 1934.
Rabies = [fig] transport furieux, rage, furieux
Rabio = être furieux, emporté, violent


vu dans le lexique Roman ou dictionnaire de la langue des troubadours
comparée avec les autres langues de l'Europe latine
par M.Raynouard chez Silvestre, édité en 1843
.
Rabat = enragé
Raber = être furieux
Raviar = enrager


vu dans le glossaire du Morvan; étude sur le langage de cette contrée
comparé avec les principaux dialectes ou patois de la France,
de la Belgique wallonne, et de la Suisse romande
par E. de Chambure, édité en 1878
.


 

 

► La première mention du nom, Ravat, est confirmée en 1085 lorsque l'évèque Isarn de Toulouse confirme à l'archevêque de Narbonne, abbé de La Grasse, la possession de neuf églises relevant de son diocèse dont l'église de Sainte-Marie de Ravat. (Gallia Christiana T6, n°27)

Puis en 1096 lors de l'accord de Roger 2 de Foix partant pour la première croisade jusque dans les années 1160 ou les seigneurs sont dénommés de Ravad, vers 1207 ils sont dénommés de Ravato ( cf: les 34 co-seigneurs de Mirepoix ) voire de Rabato en 1223 lors du renouvellement de l'hommage de Raymond-Sanche au comte de Foix concernant Mirepoix ou bien de Ravat en 1246 ( cf: les cahiers de Bernard de Caux ) et encore En Ravat en 1390 ( cf: Rôle des feux du comté de Foix ).

 

 

Sur le site web concernant l'étymologie des noms de famille de J.Tosti est indiqué comme hypothèse de "définition" du nom de famille Rabat, Raba; la plus vraisemblable est la suivante : originaire de la commune de Rabat-les-Trois-Seigneurs (Ariège). On ne peut cependant négliger les formes occitanes raba (= rave) et rabe (= radis).

De même, pour le nom de famille Ravat, ce nom est porté dans l'Allier et la Saône-et-Loire, ainsi que dans la Loire. Désigne celui qui est originaire d'un lieu-dit (le) Ravat. A noter le hameau de Ravat et du Petit-Ravat à Saint-Pierre-Laval (03), ou encore celui du Ravat à Marcilly-le-Châtel (42). Le toponyme est également très présent dans l'Isère et dans l'Ain. Sens incertain : peut-être une terre inculte. Il serait intéressant de connaitre l'origine de ces hameaux, car les seigneurs de la 1ère dynastie ont dû s'exiler de leur terre ariégeoise du fait de leur trop grande implication à l'hérésie cathare, mais se sont-ils installés pour autant si loin?... et est-ce à eux que l'on doit la création de ces hameaux?... Y a-t-il un quelconque lien?...

Le nom Ribat est porté dans l'Ariège et les Hautes-Pyrénées. Il s'agit apparemment d'un toponyme lié à un cours d'eau (dérivé de "riba"), mais on peut aussi penser à une variante de Ribalt, Ribaut, nom de personne germanique (voir Ribault). Divers hameaux s'appellent Ribat : pour la région concernée, il en existe un à Lescure (09). Diminutifs : Ribatet (65, nom d'un cours d'eau à Bezac, 09), Ribaton (18).

Un nom béarnais, Aribit, semble désigner quant à lui celui qui habite près du rivage (variante de Ribat, Ribet, avec un a prothétique typique de la langue gasconne).

Un toponyme occitan ou catalan Ribes, Rives, Riba, Ribas, Rivas, Rive très souvent utilisé comme nom de famille. Désigne celui dont l'habitation se situe sur la rive d'un cours d'eau ( latin ripa = rive, terre en pente ). La forme Rivas est castillane

 

Ravin, Ravine, Ravines:
Terrain raviné, en pente, ravin, éboulis. Du latin rapina, « ravine, torrent ».

En français ravine, « petit ravin », en vieux français ravine, « espèce de torrent formé d'eaux qui tombent subitement et impétueusement des montagnes ou d'autres lieux élevés, après quelque grande pluie; aussi, le lieu que la ravine a cavé », ancien français ravine de terre, « éboulement ».

Patois ravena, « éboulis de terre, descente de terre mêlée d'eau, précipice » 

En ancien français rave, « débordement, inondation », raviere, « impétuosité », ravoi, « ravine, torrent », ravoir, « ravine, inondation ». vu sur http://henrysuter.ch

 

 

Ce que l'on peut remarquer, enfin, c'est la similitude entre Ribat et Rivals, les deux écritures ayant pu avoir une origine différente mais une même évolution jusqu'à devenir Rabat....

Selon le grand dictionnaire géographique et critique de Mr Bruzen la Martinière, la dénomination latine de la ville de Rabat/Maroc est « Rabacha ». On est donc bien loin des Ravato, Ravatum indiqué pour Rabat les-trois-seigneurs!

 

Le Pic des-Trois-Seigneurs est appelé ainsi parce que les domaines des trois seigneuries de Vicdessos, Massat et Rabat sont limitrophes à son sommet. Il fait partie du massif Nord-Pyrénéen, assez éloigné de la haute chaîne, mais sa position et son altitude en font un remarquable belvédère face aux montagnes Ariégeoises.

La légende du Pic des Trois-Seigneurs: En ce temps là, il y avait à Rabat un seigneur aimé et puissant, le brave Corbeyran, gouverneur du pays de Foix pour le comte de Fébus qui avait été son élève. Il y avait aussi un prieuré réputé pour sa richesse, aussi bien fourni en moines et moinillons qu'en provisions et gibier de toute sorte. Il y avait également un pittoresque petit moulin dans lequel se trouvait un parfait "loustic" répondant au nom de Bernat.
Ayant décidé de mettre fin à toutes les disputes occasionnés par les rapts de troupeaux paissant sur les diverses parties du " Grand Mont ", dont les pâturages appartenaient aux seigneuries de Vicdessos, de Massat et de Rabat, Gaston Fébus avait convoqué les trois seigneurs au sommet du " Grand Mont " pour y régler une fois pour toutes les droits de chaque châtellenie. Comme suite à cet accord, le mont prit le nom de Pic des Trois-Seigneurs.

Vu dans la Depêche du Midi du 18 Avril 1982

 

 

 

 

 

Par décrets du 15 aout 1931, le village de Rabat prend le nom de Rabat-les-Trois-Seigneurs afin de le dissocier de Rabat ( Maroc ).

 

 

Les habitants de Rabat sont des Rabatols.

Pour M.Ruffié, curé de Gourbit en 1910, ils furent des Rabatets, pour l'instituteur Etienne Carbonne en 1959, des Rabatois; mais c'est Rabatol qui prévaut quand bien même le gentilé qui se veut "officiel" indique Rabatois, les informations recueillies sur le site www.habitants.fr ont été modifiées depuis mais sont reprises erronément sur www.ariege.pref.gouv.fr qui malheureusement pourrait risquer de l'officialiser...

 

 

 

 

 

 

 

 

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