Tableau Généalogique des Maisons de Foix et de Rabat

 

Gaston I ( 1302-1315 )

Maison de Foix
Maison de Foix-Rabat
Gaston II ( 1315-1343)
Gaston III Fébus ( 1343-1391 )
Mathieu de Castelbon ( 1391-1398 )
Archambaud de Grailly ( 1398-1412 ) marié à Isabelle de Foix-Castelbon
Jean de Grailly ( 1412-1436 )
Gaston IV ( 1436-1472 )
François-Fébus ( 1473-1483 )
Jean d'Albret marié à Catherine de Foix ( 1483-1516 )
henry II (1516-1555)
Antoine de Bourbon uni à Jeanne d'Albret ( 1555-1572 )
henry de Navarre ( 1572-1610 )
Louis XIII ( 1610-1643 )
Louis XIV ( 1643-1715 )
 

2ème Dynastie: La Maison de Foix-Rabat


 

Les premiers châtelains de Rabat dépossédés de leur fief, le domaine passa aux mains de Loup de Foix qui de ce fait prit le titre de baron de Rabat.

C'est en 1317, que le roi de France, Philippe V le long, donna la baronnie à Loup, fils de Gaston I de Foix et de Ferdinande, fille de Ferdinand prince de Morée et de Négrepont.

Mais que se passait-il à cette époque? On a beaucoup écrit au sujet de la naissance de Loup et de l'origine de cette seconde dynastie un livre même se trouve aux archives de Foix " Histoire de la Maison de Foix-Rabat ". En fait, plus l'on cherche à éclaircir cette affaire, plus on a l' impression de s'enfoncer dans le néant les dates variant les textes également.

Gaston I , onzième comte de Foix fut marié à Ferdinande de Négrepont l'union fut heureuse mais point d'héritiers. La cour de Foix grondait, la noblesse représentait sans cesse au comte l'obligation de continuer l'illustre lignée. Une assemblée à Mazères en conseil souverain mit en demeure Gaston de répudier Ferdinande et d'en épouser une autre, Jeanne d'Artois, nièce de Philippe IV le Bel fut choisie.

Boniface VII prononça un bref d'excommunication contre tout prêtre qui bénirait cette union du vivant de Ferdinande. Celle-ci se retira, au château de Montesquieu prés de La Bastide-de-Sérou, certains pensent qu'elle partit au couvent de Las Salenques, alors qu'il ne fut fondé qu'en 1353. Le roi de France désirant ce deuxième mariage pour certaines raisons politiques força son chapelain à bénir cette alliance d'où naquirent trois enfants.

Vivant toujours dans le regret de sa première femme, Gaston résolut de la consoler dans sa retraite, il en eut un fils Loup. Quantà ce prénom certains pensent qu'on le nomma ainsi à cause des ducs d'Aquitaine, ses ancêtres maternels, qui avaient porté ce nom. On l'appela le loup tant il était d'une nature austère rude et impérieuse et il se tint offensé longtemps de son père de ce qu'il n'était pas égal à ses frères.

Après la naissance d'un deuxième enfant, Blanche de Foix, Gaston revint à ses premiers sentiments, se sépara entièrement de Jeanne d'Artois et sur la fin de sa vie désigne pour lui succéder Loup, en lui donnant de grands biens et des droits forts notables dans le pays. Jeanne d'Artois désireuse de garder intact l'héritage pour ses enfants fit annuler le testament par son oncle ( malgré sa vie scandaleuse son crédit était très grand à la cour de France ).

Loup de Foix et son frère Roger de Foix, seigneurs de Fornex, damoiseaux, figurent parmi les seigneurs qui en 1316 chargèrent Roger-Isarn, leur père, d'aller en France et d'y demander le testament du comte Gaston Ier. Le prince Loup trop faible pour résister à la puissance de Philippe IV le Bel fut contraint d'accepter la décision. Néanmoins il fut fort bien apanagé; ses principales maisons furent en la haute montagne et la plus ancienne est la tour des Loubats. Il eut les quatre grandes baronnies du comté : Rabat, Saint-Paul, Arniac, Durfort; les seigneuries de Montbrun, Montfa et autres, ainsi que la troisième partie des tailles. On voyait encore vers 1840 près de la Bastide-de-Sérou les ruines d'une vaste enceinte appelée "La tour du Loup" que ce prince fit construire pour loger les officiers de son domaine et les receveurs de ses droits et revenus.

Loup fut le chef et premier fondateur de la branche des Foix-Rabat, issue de la maison de Foix.

Ce seigneur occupa les premières charges dans les armées françaises, où il s'acquit une réputation fort honorable. On le vit avec plusieurs barons du midi secourir l'Ordre Teutonique dit de Prusse et de la table d'honneur, alors en péril. Il épousa Cécile d'Ausbourg et de Teck, illustre famille d'Allemagne. Sa soeur Blanche fut mariée au seigneur Jean de Grailly, Capdau de Buch et de Puch Paulli en 1337, Gaston II de Foix, son demi-frère la dota:


De cette union avec Cécile d'Ausbourg et de Teck naquirent :


1°) Roger de Foix.
2°) Catherine, femme d'Aimond de Grailly, seigneur de Villelagand.
3°) Blanche.
4°) Miracle, toutes deux religieuses de l'ordre de Saint-Bernard au couvent des Salenques.

 

Roger, né vers 1286, fils de Loup signa, comme seigneur de Rabat, au contrat de mariage de Jeanne de Foix, soeur de Gaston II, et de l'Infant Pierre d'Aragon en 1331, signa également Pierre-Raimond de Rabat ( Sénéchal du comté de Foix en 1332 ) un des descendants de la première dynastie;

Les membres de cette ancienne famille depuis qu'ils étaient dépossédés de leur domaine de Rabat, avaient quitté le pays. Jourdain était devenu viguier d'Urgel, en 1325, dans les Etats de Roger-Bernard vicomte de Castelbon, il avait été aussi maître d'hôtel durant cinq ans de ce même Roger-Bernard. Puis il fut seigneur de Miglos, un incident l'opposa en 1343 aux habitants de ce village, qui se refusèrent à lui payer les quêtes volontaires. Ce dernier fût saisir leurs troupeaux, un jugement eut lieu, les redevances légitimement dûes furent payées et les troupeaux rendus. Jourdain fut nommé en 1352 par le vicomte de Castelbon, un de ses exécuteurs testamentaires.


Quant à Roger de Foix, il fut baron de Rabat et seigneur de plusieurs autres terres du pays en paréage avec les comtes de Foix. Il aurait épousé Jeanne de Rabat dont il n'eut qu'un fils.

1°) Corbeyran 1er.

Corbeyran de Foix-Rabat, né vers 1321-1322, surnommé le Brave, gouverneur de Gaston Fébus ( Phoébus ), accompagna le jeune Comte en Prusse lors d'une expédition en 1357. Corbeyran fut une grande figure de l'époque, c'est lui qui dirigea, instruisit et même protégea le jeune Comte. Il apprit le métier des armes à celui qui deviendra le célèbre Gaston Fébus. Dans le pays, une grande rivalité opposait les maison d'Armagnac et de Foix; la guerre fut déclarée mais Fébus était partit combattre les sarrasins, c'est alors que Corbeyran connu par son courage et son audace, fut élu lieutenant de l'armée ou il se montra grand capitaine. Aucun acte ne saurait mieux prouver l'étroite collaboration qui unissait les maisons de Rabat et de Foix le dévouement absolu que les fils de Loup eurent toujours à l'égard de leur suzerain? En 1370, Corbeyran avait épousé Mengarde de Villars, et en eut plusieurs enfants :

1°) Jean de Foix ( Chevalier, seigneur de Rabat, Fornex, Antusan, Saverdun, la Tour du Loup, la Bastide de Sérou ).
2°) Condor, mariée à Pons II de Villemur, seigneur de St Paul de Jarrat en Foix, baron de Pailhès puis mariée à Raymond-Arnaud de Coaraze, baron d'Aspet.
3°) Jeanne, mariée à Olivier de Roquefort, seigneur d'Arnave en comté de Foix.
4°) Marguerite qui épousa Francois Isalguier, seigneur de Castelnau.
5°) Brunicen, unie à Bernard, seigneur d'Arnave.
6°) Séguine, femme de Raymond-Arnaud de Fontaine, seigneur de Valfour en Languedoc.

En 1391, Gaston Fébus meurt à Orthez, la succession échut à son neveu Mathieu de Castelbon, ce dernier reçut l'hommage du vieux Corbeyran, il mourut en 1402 au château de Rabat, et de quelques barons de la cour de Foix.

Jean Ier de Foix, né avant 1400, fut gouverneur de Languedoc. Il épousa Bergue de Rabastens, de cette union point d'enfants. Uni en secondes noces à Jeanne de Marmande, il fit en 1450, un testament qui annula le précédent fait en 1424 et eut de ce dernier mariage :

 

 

1°) Corbeyran ( Chevalier, seigneur de Rabat, Fornex, Antuzan, Saverdun, la Bastide de Sérou ), époux de Cécile de Comminges ( contrat de mariage le 15 octobre 1422 ) et père de Marguerite de Foix, morte sans postérité; il décède avant son père vers 1450...
2°) Jean II de Foix.
3°) Marguerite, elle épousa Guillaume-Arnaud ( ou François ) de Béon, seigneur de Miglos.
4°) Eléonore, qui devînt abbesse de Salenques.
5°) Mengette qui épousa Antoine de Tournier, seigneur de Launaguet

Jean II de Foix ( Chevalier, seigneur de Rabat, Fornets, Antuzan, Saverdun, La Bastide de Sérou, La Tour du Loup, Monfa ) succéda à Corbeyran, son frère, en 1454. Il entra au service du Comte de Foix en 1445 et partit en guerre avec lui en Béarn et en Gascogne. Il avait épousé Eléonore de Comminges, fille de Raymond-Roger de Comminges, vicomte de Couseran; un contrat de mariage fut signé le 27 Juin 1441. Il fit son testament au château de Rabat le 15 Novembre 1480 ( notaire Bernard Caza-Major de Tarascon ), et demanda à être enterré en l'église Sainte-Marie de Rabat au tombeau de ses ancêtres. Il eut 9 enfants:


1°) Roger II de Foix ( Chevalier, vicomte de Couseran, seigneur de Rabat, Massat, Fornets, Antuzan, Saverdun, La Bastide de Sérou, La Tour du Loup ), qui épousa en première noce en 1467, Bertrande de Lescuns, fille de Mathieu seigneur de Lescuns et de Diane de Béarn de laquelle il eût une fille Marthe-Françoise de Foix, celle ci est morte sans postérité, et en secondes noces Catherine de Garanet ou Garanné. Il testa le 17 avril 1508 dans son chateau de la Cour en Couseran.
2°) Corbeyran II de Foix.
3°) Germain de Foix, Vicomte de Couseran, marié en 1477 à Jeanne de Tinières, baronne de Mardogne, auteur de la branche des seigneurs de Mardogne.
4°) Catherine de Foix, épousa Mathieu d'Espagne, seigneur de Montespan, le 1er novembre 1461.
5°) Agnès ou Anne de Foix, épousa en 1465, Jacques Isalguier, baron de Clermont, puis Arnaud d'Espagne, seigneur d'Anissan, sénéchal de Cominges en 1470.
6°) Marguerite de Foix, unie à Jean, vicomte de Lavedan.
7°) Dominique de Foix, ( Mengette en gascon ) épousa Bertrand de Luc-Peyrou, puis Géraud de Marestang le 30 juin 1471.
8°) Isabeau de Foix, mariée à Jacques de Nictares puis à Jacques de Tourzel, baron d'Alègre, conseiller et chambellan du Roi et enfin à Guillaume de Bosredon le 15 janvier 1490.
9°) Gabrielle de Foix, épousa Bernard, seigneur de Bergougnan, le 04 juin 1477.

A la mort de François Phoebus, Comte de Foix, une nouvelle guerre de succession des Etats de Foix, Béarn et Navarre allait s'ouvrir entre Catherine, soeur héritière de Francois et Jean de Grally, père du célèbre Gaston IV de Foix. L'ascendant que Jean de Grally exerçait dans son parti entraîna bon nombre de partisans et notamment le sire de Rabat en 1484.

Corbeyran II ( Chevalier, vicomte de Couseran, Baron de Rabat, Massat, Fornets, Antuzan, Saverdun, La Bastide de Sérou et sénéchal de Foix ) succéda à son frère Roger II; Il épousa Jeanne de la Roque en Nébouzan, et il fit son testament le 19 Janvier 1496. Ils eurent douze enfants:


1°) Jean III de Foix ( Chevalier, vicomte de Couseran, Baron de Rabat, Massat, Fornets, Antuzan, Saverdun, La Bastide de Sérou ).
2°) Jacques de Foix, fut abbé de Saint Volusien de Foix, gouverneur du Béarn et de la basse Navarre, évêque d'Oloron en 1521 puis de Lescar de 1537 à sa mort ( près de Pau ).
3°) Arnaud de Foix, seigneur de Canté ( près de Saverdun ).
4°) Antoine de Foix, baron de Saubiac, seigneur de Pouy et de Touges
5°) Jean de Foix, auteur de la branche de Foix-Fabas.
6°) Mathieu de Foix.
7°) Gabriel de Foix, tous trois serviront en Italie sous Odet de Foix, vicomte de Lautrec qui était leur parent.
8°) Catherine de Foix, femme de Jean de Durfort, baron de Duras, par contrat du 09 mai 1513.
9°) Magdeleine de Foix qui épousa Raymond de Comminges, seigneur de Roquefort.
10°) Bertrande de Foix, femme de François de Château-Verdun, seigneur de Caumont.
11°) Paule de Foix mariée à Jean de Voisin, baron d'Arques
12°) Gabrielle de Foix.

Jean III de Foix fut à la tête de la baronnie de Rabat à la mort de son père. Il épousa le 14 Novembre 1509, Catherine de Villemur, fille de Gaspard de Villemur, seigneur de Saint-Paul-de-Jarrat et de Pailhès et de Marguerite de Faudoas-Barbazan dont il eut :

1°) Paul de Foix, vicomte de Rabat, marié le 23 janvier 1554 à Magdeleine de Rochechouart, fille d'Antoine baron de Saint-Amand et de Catherine héritière de Fadoas-Barbazan. Il occupa les fonctions de lieutenant de Jeanne d'Albret (1556) et mourut sans postérité en 1580, agé de 80 ans.
2°) Georges de Foix.
3°) Rose de Foix, femme de François de Comminges, vicomte de Bruniquel.
4°) Gabrielle de Foix unie à Gaston VII de Lévis, baron de Léran. Veuve en 1559, elle fut en bute aux tracasseries de sa belle-mère et de son beau-frère, si bien que découragée elle chercha refuge chez son père. Il y eut des procédures interminables mais dans l'intérêt de ses enfants elle revient à Léran.

Son fils aîné, Philippe eut une destinée tragique dont le récit de Monsieur le duc de Lévis-Mirepoix est resté :

" Compagnon d'Henri IV, il se trouvait au Louvre la nuit de la Saint-Barthélémy, il échappa au massacre dans une circonstance extraordinaire dont la reine Margot elle-même a laissé le récit :

- Balancée entre l'inquiétude de cette nuit ou l'on sentait partout rôder le drame, et la fatigue, l'épuisement de ses nerfs tendus à se briser la reine de Navarre avait cédé au sommeil. Dort-elle encore? Surgit-elle d'un cauchemar? des coup de poings, des coups de pieds ébranlent la porte et des cris Navarre ! Navarre ! les accompagnent. Sans doute s'agit-il du roi, son mari. La nourrice va ouvrir. " C'était un gentilhomme du nom de Monsieur de Léran saignant de plusieurs blessures et poursuivi par quatre archets. Eperdu, il se jette sur le lit de la reine et l'entraîne dans la ruelle. Fort providentiellement surgit Monsieur de Nancey, capitaine des gardes. Qui en cette nuit d'horreur eut un sourire de compassion, chassa les archets et donna à la reine la vie de ce pauvre homme qu'elle fit coucher et panser dans son cabinet jusqu'à temps qu'il fut guéri ". Rentré dans le midi, le malheureux Philippe qui avait repris les armes tomba dans un guet-apens et fut tué de sang-froid. "

Antoine de Lévis-Mirepoix ( duc de ), Aventures d'une famille française, La Palatine, 1955, pages 103, 104.

 

Georges de Foix, comte de Rabat fut chevalier de l'ordre du Roi, il succéda à son frère en 1581. Dans un démembrement du comté de Foix en 1609, Pierre Olhagaray historien du roi se répand en éloges flatteuses sur les " Rabat " et leurs domaines.

" La Baronnie de Rabat principale du pays et qui a toujours l'honneur d'être au rang des maisons les plus illustres de la "Guyenne" ou encore: " La maison est aujourd'hui riche et opulente, elle est louée pour avoir été fidèle à son prince ".


 

 

Georges de Foix épousa Jeanne de Durfort, six enfants naquirent de cette union :

1°) Henry-Gaston de Foix, Comte de Rabat et de Massat, Seigneur de Fornex.

2°) Phoebus de Foix, tué en 1625.
3°) Scipion de Foix, Baron de la Gardiole.
4°) Jean-Roger de Foix, Vicomte de Rabat, Baron de la Gardiole, Seigneur de Canté qui formera la branche des Marquis de Foix, marié à Thérèse Bertrand.
5°) Jean-Georges de Foix, Baron de Rabat uni à Hippolyte d'Ornolac, mort sans Postérité.
6°) Henriette de Foix unie en 1613 à Pierre-Béraud de Rochechouart-Barbazan, Baron de Faudoas et Montégut.

 

Georges laissa un héritage important à ses enfants, après sa mort il fut fait un inventaire de tous ses biens qui se composaient de onze châteaux dont sept pour le seul pays de Foix, plus les domaines et propriétés. Toutes ces demeures étaient inhabitées, et ne possédaient aucun meubles sauf le château de Fornex ( près de Montesquieu-Volvestre ). Ce dernier semble être le château principal, la résidence habituelle des Foix-Rabat depuis qu'ils avaient délaissé Rabat.


Les experts estimèrent en 1601:

Le château de Rabat évalué à 6 000 Livres,
Le château de Fornex évalué à 40 000 Livres,
La Tour du Loup ( près de la La Bastide-de-Sérou ) évalué à 600 Livres

Ces trois châteaux échurent à l'aîné: Henri-Gaston.

 

Le Château de Canté ( près de Saverdun ) évalué à 1 500 livres,
La Gardiolle ( dans le diocèse de Lavaur )

Revinrent à Jean-Roger, vicomte de Canté.

Le château de la Roque,
Le chateau de Lespugue ( dans le Nébouzan )

Devinrent la propriété de Jean-Georges.

 

Le château de Moncla ( dans le Lauraguais ),
Le château de Loubens ( près de Varilhes ) évalué à 800 Livres

Revinrent à Henriette.

 

Quant aux châteaux de Montfa ( près du Mas d'Azil ) et Mauvezin évalués à 700 Livres
On ignore à qui ils passèrent.

 

 

Henry-Gaston de Foix demeure une des grandes personnalités de la maison de Rabat. Il assista au sacre de Louis XIII à Reims le 17 Octobre 1610 et fut un des quatre barons chargés d'escorter la Sainte-Ampoule.

« Mené et couché en son cabinet dans son lict de parade où messieurs les Pairs le sont venus treuver pour le mener à Nostre Dame pour le sacrer. Entre en l’église à neuf heures et demie, receu par l’illustrissime François, Cardinal de Joyeuse, messieurs les princes de Condé, de Comty et comte de Soissons representoient les ducs de Bourgoigne, de Normandie et d’Aquitaine, messieurs les ducs de Nevers, d’Elboeuf et d’Espernon, les comtes de Flandres, de Champaigne et de Tholose.
Sur les unze heures, fust conduicte la Sainte Ampoule par messieurs les marquis de Sablé, baron de Biron, baron de Nangis et baron de Rabat. Sur midy, reçoit l’onction ; est conduict sur le pulpitre; les Pairs le baisent par deux diverses fois. Donne ung petit soufflet à M. d’Elboeuf, guaiement et essuie sa joue. Fust remarqué qu’aux deux fois qu’il fust baisé par M. d’Espernon, il porta ses deux mains à sa corone pour l’asseurer en sa teste. Va à l’offrande, communie. En marchant, taschoit d’attraper de son pied la queue du manteau de M. de la Chastre qui marchoit devant luy, faisant la charge de Connestable. Il supporta fort vertueusement toute la fatigue de ceste cérémonie qui termina à deux heures et ung quart »
.

Journal de Heroard, médecin de Louis XIII, cité par Joël Cornette, Chronique de la France moderne, t. 2, p. 133.

 

Le Comté de Foix, depuis 1607, était définitivement réuni à la couronne de France, il ne continua pas moins de jouir de ses franchises et de ses vieilles libertés. Les intérêts du pays étaient défendus par les " états ", assemblées composées des délégués des trois ordres, clergé, noblesse, tiers-état. Chaque année, en automne, dans la salle basse de l'ancienne mairie de Foix, ces états tenaient leur session qui durait trois jours, on votait les dépenses provinciales, on décidait les travaux à exécuter, la province jouissait de certains privilèges : exemption d'impôt de la gabelle, et du logement des gens de guerre.

Siégeait à la tête de la noblesse le Baron de Foix-Rabat, l'épée au côté en qualité de premier baron du pays.

Quoique l'oeuvre d'unification de Richelieu et de Louis XIII se fit sentir, dans une large mesure les traditions locales furent respectées. Les justices particulières furent maintenues, le Baron de Foix-Rabat était seul Seigneur justicier " haut et bas " pour la ville de Rabat. En 1634, il fut député à la Cour de France par les états de Foix.

Louis XIII, en outre, permit au comte d'établir à Rabat deux foires annuelles le 16 août et le 25 novembre, de même qu'un marché par semaine le jeudi.

 

La baronnie de Rabat fut érigée en comté en 1650, par Louis XIV, encore mineur, en faveur d'Henri-Gaston et de ses successeurs, " en considération de ce qu'il était venu de la grande et renommée lignée des princes comtes de Foix... ", disaient les lettres de patentes.


Henry-Gaston épousa Jeanne de Pardaillan de Gondrin, fille d'Arnaud de Pardaillan, marquis de Montespan et d'Antin, et de Marie du Maine. De cette union, naquirent six enfants :

1°) Jean-Pierre-Gaston de Foix, marquis de Rabat, Fornex, Castelnau.
2°) François-Gaston de Foix.
3°) Jacques de Foix, Baron de Rabat, époux d'Isabeau Lévis-Léran et père d'une fille mariée au Baron de Pailhès, de la Maison de Villemur.
4°) Jeanne de Foix, femme de Jean-François de Rochechouart, comte de Clermont, par contrat le 28 aout 1640.
5°) Marthe de Foix, unie à Bernard de Béon, vicomte de Lamezan.
6°) Anne de Foix, religieuse.

Une branche s'est développée dans la famille de Rabat, celle des marquis de Foix. Elle poursuivit une grande fortune entre le XVIe et le XVIIe siècles.

Jean-Roger I de Foix, Vicomte de Rabat, Seigneur de Canté, Baron de la Gardiole, fils de Georges de Foix épousa Thérèse de Bertrand. De cette union naquirent :

1°) Jean-Roger II de Foix, Marquis de Foix, Baron de la Gardiole et de Canté.

Il fut gouverneur de Foix puis capitaine des Cent Suisses du Duc d'Orléans, frère de Louis XIV. Des difficultés surgirent à propos de son administration. C'est que le pays de Foix demeurait au début du régne de Louis XIV tout à fait farouche et rude. Dans le Couseran désordres à propos d'impôts. Les habitants de Massat, mécontents de Jean-Roger leur seigneur rasèrent sa maison seigneuriale de fond en comble, et pendant dix ans, jouirent de tout son bien, sans que jamais personne de sa part, ait paru pour en faire quelque recette, qui n'ait été assassiné ou contraint à fuir aprés avoir été bien battu. La répression des habitants fut rude ( les plus fâcheux et emportés du pays furent traqués par les troupes et se retirèrent dans des lieux inaccessibles, on en prit quelques uns qu'on envoya aux galères ).

La situation ne devait guère s'améliorer puisqu'un acte de Jean-Roger du 12 février 1667, " fait défense aux habitants du pays de porter des armes sous peine en cas de première infraction de payer une amende et, pour la seconde d'être envoyé aux galères ".

En 1674, un violent conflit l'opposa à l'évêque de Pamiers, le fameux monseigneur de Caulet. Cette discorde eut pour cadre l'Assemblée des Etats. Le Prélat président refusait de faire délibérer sur la somme de mille livres réclamées au nom du Roi par Roger pour les réparations du château de Foix, la séance fut houleuse. L'évêque fulmina des menaces. Comme on le voit, l'administration du vicomte de Rabat ne se fit pas sans agitation, ce dernier d'ailleurs s'attira la colère de Louis XIV. Il se maria trois fois :

En premières noces avec Catherine de Bertier, fille du seigneur de Montrave, premier président au Parlement de Toulouse, dont il eut deux filles.

En secondes noces, il épousa Anne de Murviel d'où naquirent deux fils.

En troisièmes noces, il épousa demoiselle Anne d'Hinderson, fille d'honneur de la duchesse d'Orléans.

De Jean-Roger et d'Anne de Murviel sont issus:

1°) Roger de Foix, marquis de Foix, capitaine des Cent Suisses du Duc d'Orléans, frère de Louis XIV en 1691, sans postérité.
2°) Joseph de Foix, dit le Chevalier de Foix, sans postérité.

 

 

Revenons à la vieille souche des comtes de Rabat.

Jean-Pierre-Gaston, né en 1622, marquis de Rabat, Fornex, Castelnau, fils d'Henri-Gaston, fut maréchal de camp. En 1642, il fut condamné, avec son père, au bannissement et à la confiscation de ses biens pour les violences exercées par eux dans la région de Massat. Un procés retentissant l'engagea contre la commune de Tarascon à propos des droits et péages d'un pont. Le marquis prétendait, lui et ses vassaux d'Aynat, Bédeilhac et Rabat, passer en franchise sur le dit-pont, prétentions qui ne s'arrêtèrent que devant un arrêt du Parlement de Toulouse le 24 juillet I658 et, qui le condamne à payer ainsi que ces gens le droit de pontage aux consuls de Tarascon. Il avait épousé en 1652 Guionne de la Mothe, marquise de Castelnau. Il mourut sans postérité, le 28 novembre 1671.

 

 

François-Gaston de Foix, comte de Rabat, seigneur de Massat et autres lieux succéda à son frère. Il obtint en 1689 le titre de chanoine de Saint Volusien de Foix, ce qui lui permit d'assister aux offices dans le choeur du chapitre.

En 1690, il fut nommé sénéchal de Nébouzan. Il épousa successivement:
en 1654, Marie-Jacqueline d'Antist, dame de Mauzan et de Saint-Plancard, puis en 1672, Claude Dufaut de Saint-Jory. Enfin Dorothée-Théodore de Poudenas de Villepinte en 1692.

Il est décédé le 21 mars 1695 agé d'environ 75 ans

 

De cette triple union naquirent :

Du premier lit, Roger-Christin de Foix ( 1664-1699 ), Jeanne Rose de Foix ( 1666-1733 ) qui épousa Jean-François de Castelnau, sire de la Loubère.

Du second lit, Angélique-Caesarine de Foix, née en 1674 morte en 1741, unie à Francois de Carbonnière, marquis de la Capelle-Biron et qui jouit providentiellement du comté de Rabat.

Du troisième lit : Louise-Charlotte de Foix, plus connue sous le nom de Comtesse de Sabran. Elle naquit vers 1695 et fut mariée le 15 juillet 1714 à Jean-Honoré de Sabran, chambellan du duc d'Orléans sous la Régence. Célèbre par sa grâce, son esprit et sa beauté, le Régent la remarque et en fait sa maîtresse. Aux soupers du Palais Royal, où se réunissaient les " roués ", on la surnomma " l'Aloyau ". Elle fit partie de cette société des Dames qui avait entrepris de divertir le duc d'Orléans.

Une présentation de Louise-Charlotte est faite sur le site http://favoritesroyales.canalblog.com/archives/2012/06/02/24398841.html

De l'union de Louise Charlotte et...de Jean Honoré naquirent :

Eleazar-Gaston Louis de Sabran ( 1719-1743 ), qui fut colonel du régiment de ce même nom, marié à Agathe de Goëtlogon en 1741. Ils eurent un fils, Louis-Auguste Eleazar de Sabran, marquis de Fornex, né en 1742, dont l'éducation fut confiée à sa grand mère suite au décès de ses parents à peu d'année d'intervalle. Celui-ci sera connu plus tard sous le nom de " Comte Sabran de Foix ", qui épousa en février 1762, Marie-Antoinette Coste de Champeron, Il s'en sépara l'année suivante.

 

 

On compte 13 degrés dans la famille des comtes de Rabat, marquis de Foix. Elle a fourni de grands personnages et fait des alliances avec les familles les plus distinguées.


Les Foix-Rabat portèrent sur leur blason: D'or à trois pals de gueules qui est de Foix, et y ont ajouté les losanges ( trois ) de Castelbon, avec pour cimier un loup d'or, langué, denté et onglé d'argent en souvenir de Loup, fondateur de la lignée.

Le château ne survécut pas à l'extinction de la race, sous Louis XIII; il ne possédait plus de meubles et demeurait inhabité. Il fut sans doute définitivement abandonné quand s'éteignit la descendance mâle à la fin du XVIIe siècle.

(Archives communales de Rabat)

Une lettre de 1741, d'Angélique-Caesarine, comtesse de Rabat, dit qu'elle n'a pas de maison pour la recevoir dans son village, le château n'existait plus ( sans doute tombait-il en ruines ).

Le domaine passa sous la Révolution aux mains d'un membre de la famille Valencen tenant sans doute de près à cette branche naturelle de la lignée des comtes de Foix.

La branche des Foix-Fabas prétend être issue de la maison de Foix-Rabat, son dernier descendant était en 1910: Monsieur le vicomte Henry de Foix-Fabas, demeurant à Cazères ( Haute-Garonne ).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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